Une improbable rencontre          

Tarquinio Merula - Johann Hermann Schein             


             

schein1 merula_anonimus_cathedrale_cremona1.jpg

       Le XVIIe siècle naissant voit la généralisation de relations artistiques très fortes entre l’Italie et l’Allemagne. Ce phénomène se concrétise par une circulation importante à la fois des oeuvres et des compositeurs eux-mêmes : la musique de Claudio Monteverdi et de Giovanni Gabrieli - pour ne citer que ces deux grandes figures - est amplement diffusée dans tout l’espace germanique, tandis que de nombreux musiciens allemands (le plus illustre d’entre eux étant certainement Heinrich Schütz, qui se rendra à deux reprises dans la province vénitienne) n’hésitent pas à voyager pour se former à l’art italien.


Dans un tel contexte, nous pouvons nous interroger sur les relations entre deux compositeurs presque contemporains : Tarquinio Merula et Johann Hermann Schein.
Si la perspective d’une rencontre directe peut d’emblée être écartée (Schein a très peu voyagé et jamais hors d’Allemagne ; Merula, quant-à lui, eut une vie très mouvementée mais ne quitta l’Italie que pour la Pologne), certains points communs entre les carrières respectives des deux personnages les rapprochent indiscutablement. Tous deux – malgré un attachement profond à la tradition – ont fait évoluer les pratiques héritées de Monteverdi et Gabrieli vers ce que sera l’art instrumental et vocal baroque (ils préparent notamment l’un et l’autre l’avènement de la cantate par le développement de l’écriture pour voix soliste ; ils sont également parmi les premiers à généraliser l’utilisation de la basse continue). En outre ils ont tous deux, leur vie durant, conjugué dans d’égales proportions musique religieuse et profane, ce qui participa à donner des couleurs très spécifiques à leur musique. Enfin en dépit de leur art très abouti, ils ont connu une célébrité très réduite dans le temps et l’espace, dans la mesure oû ils sont aujourd’hui à l’ombre d’autres grands compositeurs de leur génération (Schütz notamment).


Le programme « Une Improbable Rencontre » proposé par l’ensemble Dulcis Melodia veut mettre en miroir les deux compositeurs dans leurs points communs et leurs divergences, offrant ainsi au public une « rencontre » avec un répertoire parmi les plus attachants du premier baroque.

 

Programme



Tarquinio MERULA (1595-1665)
Gaudeamus omnes

Soprano, cornet à bouquin et basse continue

 

Johann Hermann SCHEIN (1586-1630)

Christe, der du bist Tag und Licht

 

Tarquinio MERULA

La Berlasina

Cornet à bouquin, viole de gambe et basse continue

 

Johann Hermann SCHEIN
O Jesu Christe, Gottes Sohn
Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ

Soprano, flûte à bec et basse continue

 

Anima mea liquefacta est

Soprano, cornet à bouquin et basse continue

 

Tarquinio MERULA
La Bella

Flûte à bec, viole de gambe et basse continue

 

Nigra sum

Soprano, flûte à bec et basse continue

 

Johann Hermann SCHEIN
O Jesulein, mein Jesulein

Soprano, cornet à bouquin, viole de gambe et basse continue



Tarquinio MERULA
Ricercar

Orgue

 

Johann Hermann SCHEIN
Vater unser im Himmelreich
Gott der Vater wohn uns bei

Soprano, cornet muet et basse continue

 

Tarquinio MERULA
La Scarinza

Flûte à bec, viole de gambe et basse continue

 

Cantate, Iubilate

Soprano, flûte à bec et basse continue



Distribution : 1 chanteuse - 3 instrumentistes


Anne-Sophie Waris / soprano
Céline Jacob / cornet à bouquin, cornet muet, flûtes à bec
Marie-Paule Lefebvre / viole de gambe
Jean-François Haberer / orgue

Durée du programme : 1 heure